Confinement : témoignage de Nezha, enseignante en petite section
L’équipe de myUNICEF a pu échanger avec une de ces enseignantes, Nezha, qui enseigne en petite section en Seine-Saint-Denis (93) et partage sa classe avec Leïla. Elle nous partage leurs pratiques et conseils pour vivre au mieux cette période. Un point de départ : des interactions quotidiennes avec les enfants avec des enregistrements audio proposant activités, devinettes ou défis.
Utiliser la maison et ses objets comme support d’apprentissage
Nezha nous rappelle tout d’abord que la maison constitue un formidable support pédagogique pour les élèves qui y sont confinés. De nombreux objets du quotidien peuvent se transformer en outils d’apprentissages, notamment pour les plus petits. Par exemple, elle propose à ses élèves des exercices avec des bouchons, des gobelets, des chaussettes, des cuillères. Les élèves sont invités à les manipuler, à les séquencer pour reproduire des algorithmes. Les objets de la maison peuvent aussi être utilisés pour relever des défis, tels que de trouver trois objets de la même couleur dans la maison, réaliser des activités physiques ou des tâches ménagères adaptées à l’âge de l’enfant.
Echanger sur ses pratiques entre pairs
Les échanges réguliers avec ses pairs sont, dans ce contexte, indispensables selon Nezha. Ils lui permettent en effet de partager et d’enrichir ses pratiques, mais aussi d’obtenir du soutien et de lutter contre l’isolement. Il peut s’agit de collègues de son école, mais aussi d’autres enseignants en France et partout dans le monde qui partagent des ressources sur internet. Pour ce faire, Nehza multiplie les canaux en fréquentant à la fois les sites institutionnels (site de circonscription, éduscol, etc), mais aussi les blogs d’écoles, les réseaux sociaux, les groupes de messagerie, les sites ludoéducatifs, etc.
Renforcer durablement la coéducation
Le confinement impose naturellement une situation de coéducation, les parents ayant un rôle privilégié dans la construction des savoirs pendant cette période. Nezha et Leïla souhaiteraient s’appuyer sur cette nouvelle dynamique éducative pour co-éduquer durablement, au-delà du confinement. Pour cela, leur message aux parents se veut rassurant : elles rappellent à ces derniers qu’ils ne sont pas obligés de faire toutes les activités qu’elles proposent et qu’ils peuvent les choisir en fonction de leurs envies.
Pour renforcer la coéducation, Nezha et Leïla communiquent régulièrement avec les familles de ses élèves, toutes les semaines à minima. Des solutions créatives s’imposent lorsque des barrières linguistiques existent avec les familles, telles que des vidéos et supports visuels illustrant les activités plutôt que des échanges écrits.
Favoriser la santé mentale de ses élèves en fin d’année scolaire
Nezha et Leïla prévoient de consacrer du temps en fin d’année scolaire à la découverte des émotions. En effet, elles estiment que leurs élèves risquent d’avoir vécu des situations potentiellement angoissantes liées au confinement. Ils auront besoin de mettre de mots sur leurs émotions. Apprendre à nommer ses émotions leur permettra également de pouvoir « prendre la température » de l’état des élèves présents pendant les mois restant de l’année scolaire.
Des pratiques à garder, au-delà du confinement
Certaines pratiques de Nezha et Leïla, nées pendant le confinement, ont vocation à s’inscrire durablement dans ses pratiques. Elles ont, par exemple, commencé à proposer quotidiennement à leurs élèves une œuvre d’art et une musique du jour.
Un conseil pour ses collègues ? Amusez-vous !
Nehza incite ses collègues enseignants à s’amuser autant que possible, et malgré les difficultés. Cette période peut être propice à découvrir de nouvelles manières d’enseigner, à se faire plaisir, à être fièr.e de ses pratique, et à se réinventez en tant que professionnel.les. Profitez-en !
Un grand merci à Nezha pour ce partage !