Les parents ont peur pour la santé et l’éducation de leurs enfants
122 parents ont accepté de se prononcer sur cette courte enquête non représentative. Les craintes des parents sont aujourd’hui celles que partage UNICEF à travers le monde, la crise sanitaire du covid-19 a un impact important sur la scolarité des enfants et peut mettre en péril leur santé.
Seuls 37% des parents interrogés souhaitaient que leurs enfants retournent à l’école à partir du 11 mai.
C’est une proportion bien faible et les raisons de ce choix sont claires : 55% des parents ont peur que le protocole sanitaire imposé ne soit pas applicable dans les établissements. 47% vont jusqu’à craindre pour leur santé et celle de leurs enfants. Le 30 avril dernier l’UNESCO, UNICEF, le PAM et la Banque mondiale, dans le cadre de la Coalition mondiale pour l’éducation, exhortaient en effet les gouvernements à évaluer les avantages de l’enseignement en classe par rapport à ceux de l’apprentissage à distance, ainsi que les facteurs de risque associés à la réouverture des écoles, en tenant compte du fait que nous ne disposons pas de données probantes concluantes sur les risques d’infection liés à la scolarisation.
Un casse-tête sanitaire, politique et social
Cette décision de réouverture est donc un casse-tête sanitaire, politique mais également social. Pour accompagner ce retour progressif, UNICEF a répertorié de nombreuses ressources permettant aux petits et aux plus grands d’adopter les gestes barrières, essentiels pour endiguer la pandémie. Les craintes de non-respect de ces mesures sont justifiées pour les plus jeunes mais il faut les y aider, au nom de leur droit à la santé.
Retrouvez ici notre article sur les gestes barrières, avec des outils pour les expliquer aux enfants.
Car il est un droit tout aussi fondamental que celui de la santé, le droit à l’éducation. Tout en préservant chacun, comment peut-on permettre de minimiser les conséquences de ces longues semaines passées en-dehors du système scolaire ? En effet, si les parents redoutent une mise en danger potentielle de leur santé ou de celle de leurs enfants, ils sont pourtant 65% à souhaiter en même temps que leurs enfants retrouvent un rythme social et 57% à désirer que leurs enfants reprennent leurs apprentissages. Une position très inconfortable mais tout à fait compréhensible. Ne pas finir le programme scolaire, ne pas passer ses examens, rester de long mois éloigné de l’institution scolaire inquiète pour la rentrée à venir et à plus long terme. Cette parenthèse est une remise en question grave du droit à l’éducation, notamment pour enfants les plus vulnérables. UNICEF n’a cessé d’interpeler les autorités publiques françaises depuis le début de la crise sur la problématique de la continuité éducative, notamment pour les enfants en situation de grande précarité, privés de moyens pour travailler à distance, de conditions d’apprentissage ou d’accompagnement acceptables. Depuis le mois de mars dernier, ces enfants et jeunes en situation de grande précarité sont exposés à des difficultés et des risques accrus de décrochage alors même que leur relation à l’école est essentielle.
Les parents doivent choisir entre santé et éducation
Les parents ont donc aujourd’hui la lourde responsabilité de faire un choix impossible reposant sur l’intérêt supérieur de leurs enfants. Un intérêt général qui dépend de considérations générales en matière de santé (aux sens physique et psychique) et d’éducation. Ils ont peur et cette peur doit être entendue des pouvoirs publics. En leur nom et surtout au nom de leurs enfants et adolescents, UNICEF poursuit son combat en France et dans le monde entier pour que la santé et l’éducation des enfants restent deux priorités irrémédiablement liées.
A un niveau plus proche des considérations de chacun, le poids sur les épaules des familles est donc immense et elles font au mieux pour assurer des rôles qui ne sont pas les leurs habituellement. UNICEF s’est également donné pour mission de les accompagner face à ces restrictions difficiles et pesantes de vie sociale et d’apprentissages. En France, cet accompagnement se caractérise notamment par la création et la mise à disposition d’une multitude de ressources ludiques et pédagogiques. Au-delà des apprentissages « classiques », les enfants et les adolescents ont plus que jamais besoin d’une offre d’activités sensées et accessibles garantissant le meilleur développement possible. Et quelques moments partagés sans culpabilité.
Découvrez ici les activités ludiques et pédagogiques (pour les 3-15 ans) proposées aux parents pendant le confinement.
A lire
La lettre ouverte des associations (dont la Fédération des acteurs de la solidarité, le collectif Romeurope et UNICEF France) à Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Education nationale et de la jeunesse, pour demander à ce que les mesures de renforcement de la continuité éducative soient étayées et élargies à tous les enfants en situation de précarité.
La lettre ouverte d’associations et avocats au Premier Ministre pour l’alerter sur la situation dramatique de nombreux mineurs isolés (MNA) qui, malgré les mesures prises par le gouvernement, continuent à être laissés sans protection.